11.02.2007

Le dilettantisme mène au crime.



Hier, je me suis couché à l'aube. Pas que je rentrais de soirée à moitié inconscient, non. Pas que j'avais passé la nuit avec un ami, ni même devant des films, non. Je n'avais rien fait. Ou plus exactement, je n'avais rien fait de bien. La notion de bien et de mal est toujours un peu approximative évidemment. Mais cette fois, je le sentais.

J'étais là, allongé sous ma couette, je n'avais quasiment pas bougé de la journée. Je n'étais sorti que pour m'acheter des cigarettes. La cliché typique du jeune mononucléosé asociable. Je m'apprêtais à m'endormir, comme ça et je me sentais mal. J'avais comme l'impression d'un immence gâchis, même un peu comme une trahison envers tous ceux qui pensent à moi et qui m'estiment. Le processus d'auto-culpabilité aidant, je me suis relevé et ai allumé la petite lampe. Les premiers oiseaux chantaient déjà dehors. Et j'ai pris un livre. Celui de Starobinski. Puis j'ai lu, et j'ai aimé, dès la première page, ses descriptions érudites et ses tournures entrelacées. Je me suis arrêté un peu plus tard, il était 7h, et je me suis recouché. Je me sentais mieux.

Ce soir, je ne serai pas seul, ni même fatigué puisque je me suis levé voilà deux heures à peine. J'en ai marre de ma flemme, marre de moi. Pourquoi personne ne me tape sur les doigts ? Pourquoi quand on le fait, je me dresse tel un offensé ? Je ne sais ce qui me pousse à ne faire que ce qui me plait artificiellement. Peut-être ce besoin de rattraper tout ce temps où mes parents ont fait régner avec pédagogie et dialogue les quotas de télé, d'ordinateur et de sorties. Maintenant, je n'ai plus de règles, alors je prends ma revanche. Vous allez voir, je vais faire tout le contraire de ce que vous m'avez toujours appris à faire.

Je suis définitivement immature.

6 commentaires:

Emilio a dit…

STAR-oh!-bin!-ski. Voilà tout.

Anonyme a dit…

C'est étrange. Dans beaucoup de tes articles, tu cites "ces gens" qui t'estiment. En général, c'est pour ensuite affirmer: "non mais c'est incompréhensible, pourquoi estimez-vous une merde telle que moi?". Le but est certainement d'esquiver les critiques(comportement humain de base), mais le problème de ton raisonnement est le suivant: comment prouver que quiconque puisse avoir la moindre estime pour toi?
Tu l'as dans le cul.

Anonyme a dit…

Emile Yo !

Anonyme a dit…

Tu sais Thomas (c'est bien toi non ?), il arrive même que certaines personnes soient capables de partager leurs sentiments et te disent qu'ils t'estiment.

Si tu n'as jamais vécu ça, je te le dirai alors parce que je le pense.

pia a dit…

mon cher jean (air goguenard)
J'ai le regret de t'annoncer, que comme beaucoup d'autres, cet article m'a arraché des rires de sincère connivence.

(soupir...)

Et à vrai dire, je ne sais pas encore si cela me réconforte ou me désespère.

Lous XIV a dit…

Pia tais-toi, oui même dix jours après alors que tu ne te rappelles même pas avoir posté un commentaire, je me sens en droit suprême et divin de te commander le silence. Pourquoi? Parce que tu n'es pas là, et que ça me file les glandes. Les glandes, les glandes, les glaaandes. Ouais, manque de sommeil!

Cet article ne me fait pas rire, étrangement. J'aime bien. Sans doute parce que je viens de vous envoyer un message à tous deux (je doute d'ailleurs que Juan ait reçu le sien) après avoir passé une nuit blanche, avoir vu l'aurore et les oiseaux (et aussi le marché, 18ème hein). On peut rattraper le coup quand on a quelqu'un a qui penser après une nuit en solitaire, à errer entre des mots et des musiques.

Oh de toute façon on s'en fout, Jean n'a pas internet et ce blog se meurt. Jean, écris, et reprends internet tiens. Tes mots, c'est autre chose. Je regrette de n'avoir pas lu ce que tu m'as mis sous le nez l'autre fois quand j'étais affalée sur toi et le canapé, malgré le ton railleur que tu as pris pour te moquer de toi-même. Fallait pas, c'était toi, aussi.

Je vais me mettre un concombre dans le cul.


... il fallait que je trouve une sortie digne de ce nom.