12.10.2007

Barack / François / USA


Barack Obama a définitivement quelque chose de Bayrou. Sa façon de faire appel au potentiel des gens, de s'intéresser à l'être avant l'avoir, sa transgression des schémas établis. Il semble qu'il rassemble majoritairement autour de lui des nouveaux venus en politique. Des gens que ça n'intéressait pas ou peu avant, et qui soudain ont été "inspired", comme l'a été Oprah Winfrey, cette présentatrice emblématique qui a soudain rallié ce Barack, elle qui n'avait jamais opposé qu'un regard cynique aux politiciens.


Hillary Clinton, elle, a définitivement quelque chose de Ségolène Royal. Parlons-en, tiens, de Royal. Ses récentes apparitions ont, semble-t-il, provoqué quelques jolis flops question audiences. Se pourrait-il que les français en aient leur claque ? Le soufflet est-il retombé ? Ses chevaux de bataille : Bayrou est un poltron (qui peut honnêtement croire qu'il aurait accepté un rôle de premier ministre de Royal contre qui il était foncièrement en opposition ?) / Ce sont les éléphants du PS qui m'ont faite perdre 2007 (en même temps, c'est pas comme si t'avais fait des efforts pour te rapprocher d'eux) / 2012 me voilà (...). Pas vraiment de quoi tenir la route, à peine un petit galop.


Je lis beaucoup mais des blogs. , et.


J'ai hâte de partir aux Etats-Unis pour vivre l'élection présidentielle là-bas et être bercé dans cette autre culture, anglo-saxonne. Découvrir des traditions, des expressions, des jeux de mots. Me plonger dans un pays qui a ses idoles, ses défauts mais son empreinte.



[Dare - Human League]

11.27.2007

http://happybeetle.canalblog.com/


Je pense. A elle et a Elle. Triste sort que celui qui n'a jamais su choisir. J'ai rêvé de ma soeur hier, elle était dévorée par des fourmis rouges par millions. Clair obscur indéfinissable, porte ouvrant sur l'infini mais je ne trouve pas la poignée. J'ai croisé une fille hier, qui m'a jeté un regard méprisant. Je l'imaginais pendue au bout d'une corde à linge, au milieu de mon appartement. Cela m'a fait rire. Qu'est-ce qu'une vie sans rien ? Une coquille vide, un néant permanent vidé de toute substance, et sur lequel on s'accroche. Je ferme les yeux mais je ne sens plus mes paupières, le vide est là, toujours, devant moi, il ne s'en va jamais. J'ai l'impression de perdre l'équilibre, est-ce une illusion, je ne sais pas. Elle est toujours là.

Contre-poison. Là est l'éphémère remède.

Je ne dors plus, ou alors c'est pour me réveiller en sursaut. On m'a dit que j'étais d'humeur massacrante, je leur ai dit que j'arrêtais de fumer. Ils ont ricané, je leur ai tourné le dos, pour les retrouver en face de moi. Je ne ressens plus rien, mes goûts se sont taris. Plus rien pour les alimenter, j'ai soif pourtant. Même l'alcool ne me soulage plus. Elle est toujours là, mais elle ne comprend pas. Si seulement elle pouvait, ne serait-ce qu'un instant, venir me rejoindre dans cette pièce obscure. J'ai eu envie de dormir. Impossible toujours. Triste exutoire.

Mon entorse me fait mal mais je ne sais pas m'en débarasser. Il est venu m'en parler pourtant, m'expliquer mais je n'ai pas écouté. Il fait froid et la lumière est fade. La banalité quotidienne toujours reprend ses droits, je suis cloîtré, personne ne viendra me chercher. Je ne me plais pas ici mais c'est bien mieux que dehors. Sortir pour quoi ? Pour pleurer.

Je me suis fait un tatouage, je n'ai pas senti l'aiguille mais je suis marqué à vie.

11.19.2007

Lazing on a sunday night.



Qu'est-ce que vous voulez que j'écrive, moi ? Il y a bien trop d'attentes sur mes faibles épaules. Je dois écrire bien, écrire à propos de tout sauf moi. Ou alors, des réflexions autre chose que "j'ai joué au poker, j'ai fumé, j'ai dormi". Mais pourtant, c'est ce que je fais ! Quand on a vie pauvre comme la mienne, il devient difficile de produire rien d'intéressant. Ah, ça y est, je m'auto-critique.


Thomas lui, il trouve. J'vais vous dire, c'est parce qu'il a des points de vue. Ca change tout, les points de vue, t'as un fil directeur, comme quelque chose à quoi se tenir, et après, broder autour, c'est pas trop complexe, pour un peu que tu sois sincère. Mes points de vue à moi, c'est la péridurale, l'écriture et les rapports parents/enfants, alors forcément, ça vous excite un peu moins. Notez que je le conçois, hein, c'est pas ça le problème. Le problème, c'est pourquoi je tiens un blog si c'est pour écrire pour les autres. Go to hell, i'm self-sufficient.


J'ai connu les grèves samedi soir pour la première fois. Autant je suis pas dérangé d'habitude, j'ai tout ce qu'il me faut à moins de cinq minutes, mais cette fois, il fallait aller à Boulogne, un samedi vers 20h. Au début, j'avais peur de prendre le métro, que je sois ridicule. Alors j'ai attendu qu'il y ait deux, trois personnes qui descendent pour y aller. Tout en faisant mine d'attendre quelqu'un, bien sûr. Puis je suis rentré. Et figurez-vous que ça s'est bien passé. Je sais pas, j'étais bien dans le métro. Je dis pas que je ferais ça tous les jours, mais cette espèce d'ambiance un peu festive, ça me rappelait les soirs de match. Des gens partout, surtout à Châtelet, qui tentaient de se frayer un chemin à travers la foule. J'ai mis plus de temps bien sûr, et on était un peu à l'étroit dans les wagons mais enfin, quoi, j'avais Justice dans les oreilles, j'acceptais tout. On m'aurait demandé d'aller à pied à Boulogne, je crois que je l'aurais fait en souriant vaguement.


Peut-être suis-je d'une nature heureuse, comme Marc Lavoine dans le coeur des hommes, ou simplement, je suis devenu un parisien condescendant futur bobo-Télérama-chaussons qui s'étonne gentiment de ces lointains salariés qui se battent pour des choses qu'il ne comprend pas bien. Ou alors, simplement je me sens un peu solidaire de tous ces gens, et que le droit de grève, c'est quand même quelque chose d'important; c'est écrit dans la Constitution après tout. Elle sert pas à rien. Et Jack Lang et Balladur ont beau faire de la figuration dans un joli comité, elle existe, et on est encore censé la respecter, je crois bien.

De toute façon je n'ai pas de point de vue là-encore, que des idées, des nuances, des contradictions, des anecdotes, des vidéos, mais pas de point de vue. C'est ça d'avoir vécu dans des milieux différents. J'aurais dû passer du collège privé au lycée privée à l'école privée et avoir des parents chiraquiens, ça aurait été plus simple. Mais enfin non, il y a eu la case prépa, il y a eu Bayrou, il y a eu Matthieu et ses discours enflammés et puis Ségo, assez pour te déstabiliser. Cela viendra, je commence déjà à me façonner quelques certitudes. La façon de gouverner qu'a Sarkozy m'irrite et m'attriste, et ce qui m'attriste le plus, c'est que tout se fait dans l'ombre. On pourrait lire Le Monde même tous les jours et ne voir rien de choquant dans ce qu'il fait. Après tout, il est "moderne", il visite, discours et ne boit pas. Oui mais non, les arrangements se font bien loin des citoyens, les lois passent en vitesse, les conseillers gravitent. Et puis il y a les réformes, ah les réformes. Trois d'un coup, justice, éducation, retraites. On peut pas lui reprocher de passer par la petite porte cette fois. On peut être d'accord ou pas d'accord, toujours est-il que je me réjouis de l'opposition qu'il rencontre. La démocratie est toujours bien là. Ce n'est plus la gauche mais les corporations professionnelles elles-mêmes qui résistent. Les juges de province vont manifester en robe, les cheminots bloquent les rames. Moins politique, cette fois, ce n'est pas récupéré par un parti quelconque, pourrait-on penser. Oui mais il y a les étudiants qui ne font pas grève mais des mouvements sociaux. Et qui sont souvent des jeunes très à gauche. Alors oui, leur révolte semble moins légitime que les autres, d'autant que la réforme est bien moins terrible qu'ils veulent le faire croire. Seulement on leur envoie les CRS, et ils chargent, matraque en main. Les Compagnies Républicaines de Sécurité matraquent des étudiants républicains qui mettent en péril la liberté républicaine d'étudier pendant que d'autres républicains applaudissent. Laquelle est la vraie République là-dedans ? Qui a raison, qui a tort ? Où s'arrête la liberté des bloqueurs, et où commence la répression gouvernementale ?


Et moi, en attendant, je m'inquiète pour mon avenir.

11.02.2007

Le dilettantisme mène au crime.



Hier, je me suis couché à l'aube. Pas que je rentrais de soirée à moitié inconscient, non. Pas que j'avais passé la nuit avec un ami, ni même devant des films, non. Je n'avais rien fait. Ou plus exactement, je n'avais rien fait de bien. La notion de bien et de mal est toujours un peu approximative évidemment. Mais cette fois, je le sentais.

J'étais là, allongé sous ma couette, je n'avais quasiment pas bougé de la journée. Je n'étais sorti que pour m'acheter des cigarettes. La cliché typique du jeune mononucléosé asociable. Je m'apprêtais à m'endormir, comme ça et je me sentais mal. J'avais comme l'impression d'un immence gâchis, même un peu comme une trahison envers tous ceux qui pensent à moi et qui m'estiment. Le processus d'auto-culpabilité aidant, je me suis relevé et ai allumé la petite lampe. Les premiers oiseaux chantaient déjà dehors. Et j'ai pris un livre. Celui de Starobinski. Puis j'ai lu, et j'ai aimé, dès la première page, ses descriptions érudites et ses tournures entrelacées. Je me suis arrêté un peu plus tard, il était 7h, et je me suis recouché. Je me sentais mieux.

Ce soir, je ne serai pas seul, ni même fatigué puisque je me suis levé voilà deux heures à peine. J'en ai marre de ma flemme, marre de moi. Pourquoi personne ne me tape sur les doigts ? Pourquoi quand on le fait, je me dresse tel un offensé ? Je ne sais ce qui me pousse à ne faire que ce qui me plait artificiellement. Peut-être ce besoin de rattraper tout ce temps où mes parents ont fait régner avec pédagogie et dialogue les quotas de télé, d'ordinateur et de sorties. Maintenant, je n'ai plus de règles, alors je prends ma revanche. Vous allez voir, je vais faire tout le contraire de ce que vous m'avez toujours appris à faire.

Je suis définitivement immature.

10.21.2007

Difficultés-en-difficultés.


J'ai 19 ans aujourd'hui. Un drôle d'âge pour une drôle de vie. J'ai revu les "anciens" de la prépa hier. Je me sens toujours bien avec eux. Ils me mettent à l'aise. Je suis moi-même, peut-être un peu trop. Anyway, le temps file, et moi avec lui. J'ai l'impression de ne pas prendre le temps de me regarder, de réfléchir. Je ne lis plus trop, Johanna a raison. J'écoute beaucoup de musique, vois beaucoup Thomas, est-ce que cela compense vraiment ? Je vais lire Starobinski, celui qu'on m'a offert, Largesses. Joli titre pour joli garçon ?

On m'a aussi offert la presque-intégrale Boris Vian, cet auteur qui a réussi a préserver le côté fou en moi. Celui qui a fait partie de ma jeunesse, comme tous les autres, à qui je dois tant. Je lisais L'Ecume des jours en épiant le moindre jeu de langage et en me délectant de cet apparent non-sens, tellement différent, tellement agréable alors, un peu hors du temps, hors de mes préoccupations du quotidien. J'aimerais parfois décrypter la part de moi qui est due aux livres, et à quels auteurs ? Celle qui est due à ma mère, mon père, mes frères. Et celle qui est due à toutes les filles qui m'ont fait confiance, tous les garçons qui m'ont écouté parler. C'est une tâche impossible, tout ce que je peux faire, c'est essayer de découvrir les influences qui m'ont construit, et les développer, toujours plus.

Je ne me rends pas bien compte de la part de fixé en moi. Ais-je déjà certains traits qui ne changeront jamais ? Serai-je toujours dilettante, faible et souriant ? J'ai l'impression de changer tous les jours. Et je retrouve toujours les mêmes défauts ; ils ont la peau dure, les enfoirés.

Je suis perplexe devant les grèves. Que faut-il en penser ? A vrai dire, les deux tendances s'affrontent en moi avec force. D'un côté, des salariés qui ont l'impression d'être exploités, des salaires relativement faibles, des patrons qui s'en vont les poches pleines, des boulots parfois pénibles. De l'autre côté, des salariés qui n'ont pas l'efficacité et l'impitoyabilité du privé et dont la retraite est indexée sur leur dernier salaire, le plus haut, loin devant le privé, dont la base est fixée sur les 25 plus hautes années ! Je comprends le sentiment de floutage des uns, je comprends la hargne des autres. Ne serait-ce pas plus simple de mettre tout le monde au même régime ? Le conducteur de bus mérite-t-il plus que la secrétaire du cabinet d'avocat ? J'ai l'impression de marcher dans des ornières. Que mes opinions ne valent pas mieux que celles de la dame qui lisait Voici dans le métro hier. Il y a de quoi s'arracher les cheveux.

Ecoutez Interpol. Passez des heures sur Facebook.

10.13.2007

And I say no, no, no.


Versac n'est ni le premier ni le dernier à dénoncer l'imposture du prix Nobel de cette année. J'ai vu ce film de Al Gore, je le trouve intéressant mais fort réducteur, et surtout centré définitivement sur la personne d'Al Gore, dont on peut observer le minois enjôleur pendant les trois quarts du film. La cause soutenue a toutes les raisons de se développer. Mais il est dommage de devoir attendre un film grand public et un Nobel pour voir l'opinion s'y intéresser.

Manquerait plus que Nothomb obtienne le Goncourt.

10.12.2007

Nuit blanche aux Tuileries ou chez moi.


J'ai perdu hier 20 $ en l'espace de deux heures. Ce constat ne vous affole pas, à vrai dire ? Et pourtant, il devrait. Parce que je les ai perdus en jouant, au poker, sur le net. La question est : peut-on considérer cela comme une perte d'argent (et de temps ?). On m'avait un jour reproché dans un devoir de littérature de poser plus de questions que de donner de réponses. Je pense que ce vilain défaut me poursuit toujours, car les réponses manquent. Comme je ne sais toujours pas pourquoi je ne parviens pas à prendre la résolution de m'endormir avant des heures indues. I stay up late and I don't do anything productive, comme dirait l'autre. Ce n'est même pas que je n'ai pas sommeil, c'est juste que je ne parviens pas encore à considérer la nuit comme quelque chose de "rentable". Après trois ou quatre journées mornes comme celle-ci, je finirai bien par l'intégrer, parce que sans quoi, mon teint frais tournera lentement au gris, et ainsi de mon entrain. Et ça, non.

Thomas me reproche souvent de me perdre dans une tautologie littéraire dans chacun de mes "écrits". Pourquoi écrire ? Chacun a ses réponses, bien sûr. Pour la catharsis, pour prendre du plaisir et en donner, pour expliquer, pour partager, pour se comprendre. Toutes valables aussi, bien sûr. J'ai décidé (temporairement) d'éluder cette question et d'écrire "à l'aveugle". J'aurai bien assez de temps pour faire mon auto-critique plus tard. En attendant, je ressens ce besoin d'écrire, ce besoin de parler, toujours davantage.


Il n'y a encore personne qui me lit, ou presque. Ce sentiment d'impunité me galvanise. J'écoute les Klax'. Je pense à m'assoupir en attendant qu'on coup de sonnette vienne me réveiller.

Ah, oui.

Vu au Zapping. Ahurrissant.

L'Homme est-il encore responsable sous la Vème République ?

Il est 3h18. Encarta est mon dernier contact connecté. Sur Facebook, aucune nouvelle Friend Request. Johanna a éteint son portable et Thomas dort paisiblement sur un matelas, à côté de sa mère, le visage grave. Autant vous dire que je suis bel et bien seul. J'ai envie de vous partager quelque chose : je suis amoureux d'une fille qui m'aime aussi. Et je trouve ça fantastique. C'est sûr, je n'ai pas dû beaucoup écrire ce genre de choses dans ma vie. Une fois ou deux peut-être. On peut toujours en revenir aux illusions de l'amour, à ses faux-semblants, à ses tromperies. Quand bien même ils seraient inévitables, il n'y aura rien à regretter. Car rien ne peut égaler en intensité ce que je suis en train de vivre.

Je vous quitte une minute pour allumer une cigarette. Mon briquet a rendu l'âme il y a de cela quelques heures. En la maintenant bien droite sur la plaque chauffante, avec un couteau pour ne pas se brûler, ça fonctionne.

J'étais dans le métro cette après midi, vers Neuilly, les cours de tennis. Ligne 1, donc. Une horde/ribambelle/foultitude/kyrielle (pick the right word) de bambins du tiers de mon âge a pénétré dans le wagon Porte Maillot. Ils criaient de peur et de joie à chaque nouveau démarrage de la rame et je n'ai pas pu m'empêcher de me laisser toucher. Un léger sourire s'est posé sur mes lèvres et, les écouteurs crachotant du David Guetta blottis au creux de mes oreilles, je les regardais, et je souriais. J'aimais l'innocence de ces enfants, qui découvraient un monde nouveau et s'émerveillaient tout en voulant jouer les durs. Je les enviais un peu, peut-être.

Je me suis rappelé ce vieux thème de l'étonnement philosophique que j'avais découvert dans Le Monde de Sophie. Jostein Gaarder racontait qu'un jeune enfant, découvrant son père en pleine lévitation au beau milieu de la cuisine s'étonnerait et enthousiaste, s'écrierait : "Regarde maman, papa vole". Sa mère, quant à elle, prise de panique, s'effondrerait sous le choc. Nous autres, adultes (je m'y inclus, peut-être encore un peu à tort) sommes souvent empêtrés dans cet écheveau d'idées pré-conçues qu'on ne peut rien de plus que mépriser ou accepter, tant elle sont ancrées en nous depuis cette fameuse enfance, tant décriée, tant portée aux nues. En voilà, une belle tâche pour l'Homme ; s'étonner, toujours et encore, devant les nouveautés de la vie que recèlent souvent les détails inaperçus, ne jamais les détruire sans même leur jeter un coup d'oeil. Un combat perdu d'avance ? Je ne pense pas, pas complètement en tout cas. Voilà pourquoi je refuse ce qu'on apparente à du pessimisme ; le cynisme même me pose question. Ce cynisme mauvais, cet air blasé, ce regard inintéressé, tout cela oblitère avec une force d'inertie d'autant plus puissante qu'elle est à peine conscientisée, la qualité de l'Homme, sa seule qualité, tant faible que magnifique : la conscience qu'il a de lui-même. Car de là découle en droite ligne la découverte perpétuelle de son potentiel, sa capacité de jugement, d'auto-critique et d'évolution.

Et même si Pascal n'avait rien d'un luron, je le trouve percutant, parfois.

10.11.2007

Overture 1812

Il est temps de changer de peau. De balancer l'exuvie à la poubelle jaune. Je suis grand, et je me trouve plutôt pas mal. Je fais des revues de presse, des fiches techniques et des exposés maintenant. Je fais aussi des exégèses onomastiques, des sourires et des fellations, si on me le demande gentiment.

J'ai repris l'apparence du blog d'Emilio. En fait, j'espère secrètement qu'il m'ajoutera maintenant dans ses favoris. Il faudra que je fasse mes preuves avant. Alors je vais essayer de vous surprendre. De vous montrer que Jean fait plus que des blagues vaseuses et des dictionnaires de groupes Facebook. Je vais essayer de m'émerveiller, d'être pertinent, comme on dit.

Alors, c'est absolument pas un manifeste, qu'on se mette d'accord. Je changerai sûrement de style, d'opinions, d'humeur et de sexe. Et vous ne me jetterez pas la pierre. Parce qu'être insupportable, c'est le plus grand privilège de l'adolescence. Alors autant en profiter. Et je ne citerai les réfèrences que si nécessaire. Là, par exemple, le coup de l'adolescence, je vous dirai rien.

Je trouve ça facile d'écrire un article d'ouverture. Un peu comme faire une intro. Les doigts volent sur le clavier comme sur un corps de femme. Ils caressent, se font chatouilles, morsures, anguilles.

Je ne vous promets rien, magré tout. Parce que je ne sais pas ce que je peux attendre de moi. Je m'étonne, me découvre et me déçois en permanence. Tous les jours, j'ai l'impression que l'Homme est un peu plus complexe, et ça me rend fou et bouillant d'effleurer mon potentiel.